~ COMPTES RENDUS ~
Réunion du 12.03.2005
Rapporteur : TB, BT, JP(!!)


L'assemblée générale de Slowfood champagne s'est tenu le samedi 12 mars 2005, articulée entre 3 (bons) moments :

    • Visite : Tonnellerie de Champagne.
      Cliquer pour agrandirJerôme Viard et Denis ont repris cette activité (désertée depuis 25 an Champagnie). Ils sont issus de deux univers différents mais complémentaires : l'un est oenologue, l'autre tonnelier dans une grande maison de Champagne : Bollinger. Une rencontre sur un salon et c'est la belle aventure qui commence. Cette activité n'est malheureusement pas encore rentable pour tous les deux. Ils sont donc encore obligés de conserver une activité annexe. Seulement 500 fûts sortent chaque année de cette entreprise. L'objectif est bien entendu d'étendre la production, d'augmenter la capacité de réalisation mais sans dénaturer l'activité, l'éthique et la politique de la maison : faire du fût un produit d'une extrème qualité et conforme au désir du vigneron.
      Plusieurs étapes sont nécessaires à l'élaboration d'un fût. Et c'est avec un certain enthousiasme que tous deux nous initient à l'art (fragile et délicat) de tonnelier.

    Cliquer pour agrandirLa première étape consiste à l'approvisionnement en merrins (i.e. les "lattes" qui constituent l'essentiel du tonneau, d'où un choix judicieux de bois (exclusivement du chène) de diférentes origines géographiques, de son grain, de sa découpe et de son "polissage", etc. Chaque choix a déjà une importance capitale puisqu'il en va de la robustesse, de l'étanchéité, bref de la qualité intrinsèque du tonneau.
    Ensuite c'est la 1ère partie montage (Photo de gauche) : Chaque merrin est assemblé à son voisin et maintenu grâce à des cercles. Du nombre de merrins associés (il y a des côtes, des paramètres déjà pré-enregistrées), on constitue différentes pièces : champenoises (205L soit 129 merrins), bourguigonnes (225L) ou bordelaises (228L).

    Vient alors l'étape la plus délicate : la chauffe.Cliquer pour agrandir
    Suivant la volonté et le désir du vigneron (fonction eux des caractéristiques des cépages, des terroirs, etc.), nos "artistes" proposent diffentes chauffes correspondant à différents goûts. Chaque chauffe se caractérise par une intensité (la puissance du feu qui dépend de de la grosseur de la "cheminée" sur lequel le tonneau va reposer (Cf. photode droite) et une durée.
    Le résultats est stupéfiant (Photos du dessous) : On peu obtenir différentes teintes de bois, différentes couches, différents degrés de profondeur atteints par le feu, et ce sans pour autant "casser" la structure du tonneau. C'est en regardant la profondeur de bois "brulé" que l'on peu juger de la qualité et des caractéristiques de la chauffe.Cliquer pour agrandir
    Bien entendu, l'étape complémentaire à celle-ci est la dégustation : Chaque fois que cela est possible, ils associent leur travail avec une sensation : le goût du vin. Cet aller-retour (indipensable - fondamental) leur permet d'avoir un retour objectif sur la qualité de leur travail, pour ensuite une adaptation, une correction, un ajustement.

    Enfin c'est la seconde partie de l'assemblage (que nous n'avons pu malheureusement voir) : le bois s'assouplitsous l'effet de la chaleur (surprenant non ?) permettant ainsi au tonnelier de plier les merrins pour enfiler de nouveaux cercles à l'autre extrémité. L'étanchéité (testée) du fut est dûe à "l'écrasement", l'empilement des merrins les uns par rapport aux autres.

    Cliquer pour agrandirEt voilà, le tonneau est terminer ! un cerclage un peu plus solide, plus "joli", le trou pour lasser passer le vin (et l'air).

    Dans toutes ces étapes, à chacun des mots, chacune des explications, l'interaction entre le produit fini (fût, foudre..) et le vin revient encore et toujours. C'est ce qui motive nos jeunes compagnons : l'élaboration d'un produits fini de grande qualité pour la réalisation d'un vin de grande qualité.
    Ils nous ont fait partager leur passion pour... Le vin, pour les bonnes et belles choses.
    L'amateur de vin aurait tort de considérer que tous les produits (au sens contenants bois) se valent.
    On ressort avec l'idée claire que le terme d'artisan n'est pas usurpé !
    Passionnant pour qui s'intéresse un peu au vin, instructif pour tous !

     

    • Repas - Dégustation : La Dinde Rouge des Ardennes,
      Mr Drevesse, nouvel adhérent, a appris notre existence au hasard d'une ballade sur internet !
      Cliquer pour agrandirIl s'est donc tout naturellemnet manifesté pour deux raisons : la première tombe sous le sens : se faire connaitre (pour augmenter sa notoriété et l'aspect commercial de son élevage). La seconde pour relancer une race ancienne régionale de dinde en déperdition.
      Son activité d'éleveur se concentre surtout de juin à décembre. Il faut entre 7 à 8 mois pour élever une dinde rouge dans les vertes prairies ardennaises. Son alimentation composée de céréales,de protéagineux est complétée de lait en novembre et décembre. Il décline cette volaille sous plusieurs formes : rillettes (que nous avons goutées), dinde rouge effilée ou prête à cuire.

    Tout le monde s'accorde à dire que c'est un produit de grande qualité, très gustatif. Il s'agirait donc de commencer des démarches auprès de l'arche du goût et des "sentinelles" de Slow Food afin de savoir si ce type de produit pourrait rentrer dans les critères pré-établis.

    Cette espèce pourrait également faire l'objet d'un atelier interressant avec le cépage pinot noir de champagne.

    Nous reviendrons vers cette production en fin d'année en visitant le lieu d'élevage autour d'un repas du terroir très attendu!

    Pour davantage de renseignements : http://www.isasite.net/aviculture-devresse/

     

    • Visite d'atelier d'un artisan chocolatier : Stéphane LOTHAIRE
    Cliquer pour agrandirPour tout connaître sur le cacao, le chocolat et le travail de l'artisan Cliquer pour agrandirchocolatier. Suite au déjeuner-dégustations-découvertes-discussions du midi, direction la basilique Saint Rémy (après la cathédrale, c’est le deuxième lieu du culte de Reims à visiter) avec l’équipée de l’après-midi.
    Le parvis de la basilique n’accueillait encore aucun touriste pour ce premier jour ensoleillée de Mars. Ce quartier résidentiel a plutôt l’habitude de voir les grands-mères promener leurs chiens qu’un groupe de slowfoodiens champenois avide de découvertes olfactives.
    En plus de l’adresse (30, espace Fléchambault), l’odeur du chocolat vous guide à la porte de la boutique. L’accueil y est convivial, les couleurs sont vives, scintillantes et déjà gourmandes.

    Mais ne nous laissons pas distraire, et passons directement dans l’atelier, comme on passerait en cuisine dans un restaurant, ou dans la cave du vigneron.
    Stéphane Lothaire, jeune et dynamique Artisan Chocolatier, nous accueille en plein travail. Avec son équipe de deux personnes, ils peaufinent des moules d’œufs et préparent des fritures pour Pâques. C’est l’après-midi du Chocolat Blanc (le dernier à être travailler par rapport au chocolat noir puis au lait pour une simple raison de conservation).

    Les étapes importantes du chocolatierCliquer pour agrandir

    L’origine du chocolat : la matière première leur est distribuée par un fournisseur belge ("mais où sont les fèves de cacao ?" Un sourire nous répond : "à quelques rares exceptions sur le territoire, un chocolatier s'approvisionne auprès d'un grossiste qui présente une gamme très large de crus et terroirs" (cote d'ivoire, vénézuéla..). Son choix se fait en confiance avec lui selon des critères de goût et de coût. Evidemment, il ne travaille qu’avec 100% de beurre de cacao. D’ailleurs à court terme, la loi lui est profitable car les clients savent qu’il fait le chocolat dans les règles de l’art, c.a.d. sans beurre végétal. Par contre, cette loi aurait encore diminué la part de valeur que pouvait avoir certains producteurs de fèves de chocolat et réduirait la diversité des plantations.

    Cliquer pour agrandirLe travail du chocolat : les trois points à signaler pour une qualité parfaite sont une bonne conservation, une hygiène de travail et une bonne maîtrise du tempérage (ou cristallisation). Il travaille donc avec une exigence : une durée courte entre réalisation et consommation, le chocolat étant une denrée naturellement très périssable (du point de vue gout seulement !).

    La touche créatrice de l’artisan : Pour Stéphane, la forme et le visuel sont essentiels. Il aime trouver des parallèles qui plaisent et correspondent à ses clients. Les chocolats en forme de bouteille de Champagne ou de flûtes sont évidemment les première associations de visu. La création du moule en forme de plaque de muselet était encore plus poussée, et la personnalisation de chacune lui a permis d’en faire un best-seller (et une exclusivité) dans la région champenoise.

    Cliquer pour agrandirD’un point de vue gustatif, il aime aussi essayer différentes ganaches : épicées, pimentées, noix de coco, etc.( qu’il nous fait goûter en même temps)…Mais une fois encore, il tente de se rapprocher des habitudes régionales, en travaillant avec les biscuits Fossiers, ou bien en créant des chocolats-grains de raisins au marc de Champagne.
    Et quel plaisir d’écouter Stéphane, tout en voyant la préparation d’un bouquet de chocolat, déjà visuellement appétissant.Cliquer pour agrandir

    L’après-midi se termine avec un chocolat chaud…et par quelques emplettes, c’est bientôt Pâques…euh, en fait, le ballotin n’a pas tenu plus de trois jours.

    Gourmands chez Slow-food ?

     


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